HUNZA-EXPE

Yannick et Caroline en ballade au pakistan

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mercredi 13 juin 2007

Retour au camp de base

Coup de fil de Christian aujourd'hui à 15h00

On vous appelle depuis le camp de base pour vous dire qu'on est bien rentré. On a été accueilli avec de gros colliers fait de centaines de violettes et un gateau en forme de Pumari Kish, donc tout va bien.

On vous embrasse

Yannick et Christian au sommet du Pumari Kish !

Coup de téléphone de Christian depuis le camp IV à 10h00 hier matin.

Salut,

On vient de redescendre au camp IV, nous avons atteint le sommet il y a 1h30 environ. C’était vraiment une ligne magnifique en style alpin, probablement l’un des plus beaux itinéraires que nous ayons fait. Nous avons eu grand beau au sommet mais beaucoup de vent. On va se reposer un peu ici et puis on attaque la descente en rappel jusqu’au camp III. Le temps s’est couvert, il y a un peu de crachin mais rien de bien méchant.

Bon, on vous embrasse tous et on est super content !

lundi 11 juin 2007

Pumari bis

Et comme demain c’est aujourd’hui, le coup de fil est arrivé il y a quelques minutes. Cette fois c’est Christian qui est au bout de la ligne. Pressé par la batterie du téléphone satellite, il est assez bref.

Salut,

On est au camp IV à environ 6950. On a réussi à passer le passage clef. On a trouvé un passage entre 6600 et 6900 et on a pu passer le gros bouclier rocheux. On est super content. Là on brasse jusqu’aux hanches. On a passé les difficultés et maintenant on brasse. Sinon il fait toujours grand beau, j’ai perdu un gant et un piolet, mais ça c’est pas trop grave. Si tout se passe bien et qu’on arrive à avancer malgré la neige, on devrait arriver au sommet aux alentours de midi demain. On vous appellera du sommet.

On vous embrasse tous.

À demain !

Pumari Kish

Yannick et Christian nous ont passé un coup de fil depuis leur bivouac dans la face sud du Pumari Kish (7350 mètres). Malheureusement il s’agissait d’un message. On a raté l’appel. En 2003, ils avaient été contraints de faire demi-tour à 6950 mètres à cause des nombreuses chutes de neige et des gros risques d’avalanches. Yannick est en ligne (il faut imaginer un Yannick au souffle court et à la voix enjouée), ambiance…

Salut, salut,

On vous appelle depuis le bivouac. On est parti directement pour notre voie au Pumari Kish après avoir passé deux jours au camp de base. Là on en est à notre troisième bivouac à 6600 mètres et on attaque plus ou moins les difficultés, celles où on s’était arrêté en 2003. Tout va bien, on n’est pas super acclimaté donc on va doucement. En tout cas il fait grand beau et apparemment ça va continuer un peu, alors inch’alla, on espère être au sommet dans deux trois jours.

Voilà, je vous embrasse et Christian se joint à moi. On vous rappelle demain soir.

dimanche 3 juin 2007

encore


Yannick et Christian en haut d un sommet au nom inconnu
(comme beaucoup d autres d ailleurs) 5900 m


10 h du mat' le temps est encore stable mais ca ne va pas durer !


punk is not dead, even in mountains !


dans la combe a 5400 m, dans la vallee en aval du CB.
Ce sommet a 6200 m qui nous a tant fait envie est resté
dans le mauvais temps tout le lendemain matin, empechant toute tentative


le 4eme jours sur le 3eme sommet que l'on a grimpé.
Caroline est prete pour la descente et Yannick va installer le bivouac en attendant Christian.


no man's land. Retour sur la KKH


premiere sortie au dessus du camp de base,
le sommet culminant des alentours a 6400 m


Le temps est devenu maussade et on navigue au milieu des nuages depuis nos fabuleux quinze jours de trip début mai. Notre périple à Koksil,100 km au nord d’Hunza, s’est bien déroulé sous un temps un peu plus stable. Depuis la route, nous avons rejoint notre camp de base à 4300m en à peine deux heures de marche. Cool. Le lendemain, on est monté directement à 5850m sur un sommet sans nom - Christian aime bien les imaginer vierges, on le lui accorde. Nous avons pris des points GPS histoire de les communiquer à Lyndsay Griffin de la British Mountaineering Association, qui recense tout ce qui se fait à droite à gauche. Bref, vierges ou pas, cet endroit est un petit paradis du ski : pentes plus ou moins raides, neiges toujours excellentes, et des panoramas imprenables. Le seul hic pour les récalcitrants à la rando : l’approche. Il faut compter deux heures de marche pour atteindre les glaciers, puis cinq à six heures supplémentaires pour rejoindre les sommets ! Ça calme. Mais skier dans ce cadre, ça fait frissonner.

Après avoir exploré pendant trois jours la vallée en amont du camp de base, on s’est dirigé vers une vallée plus en aval. Nous sommes donc montés sur un troisième sommet au nom inconnu et qui cotait 5800m. Avec Caroline, après avoir foncé les 400 derniers mètres pour s’échapper au plus vite du mauvais temps qui menace à peu près tous les jours après quatorze heure, on est arrivé au sommet complètement crevé.

Et puis et puis… avec Christian, nous avons poursuivi notre acclimatation en passant deux nuits sur des sommets que nous avions skié (les filles redescendant directement au camp de base). Le dernier jour, la belle pente d’un sommet à 6200m nous a échappé (photo du milieu) à cause d’importantes chutes de neige tombées pendant la nuit et un mauvais temps persistant au petit matin. Notre acclimatation est néanmoins bien avancée en vue de l’ascension du Pumari Kish.

Grosse fatigue après cette semaine passée à Koksil. Cela fait trois jours que l’on se repose à Karimabad. On a retrouvé Viviane qui va nous accompagner pour la suite. Elle était allée vérifier les projets de reconstruction au Cachemire, suite au tremblement de terre de 2005... Nos amis locaux, Isaac, Ali et sa bande nous ont organisé une petite fiesta à l’hôtel **** Eagle Nest : 40 personnes, du mouton en brochette, des musiciens d’enfer, le tout arrosé d’Hunza water ! Deux heure du mat.

Après ce petit break en vallée, nous repartons demain (dimanche) pour Hispar avec Christian. Nous avions déjà remonté ce long glacier de 60km en 2003 pour tenter l’ascension du Pumari Kish. Cette année, nous repartons pour vingt jours afin de retrouver la déesse Pumari dont nous étions tombé amoureux. Va-t-elle nous accorder les faveurs qu’elle n’a encore concédées à personne ? !

Voilà, un petit coup de téléphone d’ici cinq jours quand on arrive au camp de base.

La bise

Yannick&Caroline



dimanche 27 mai 2007

Karimabad

Aujourd’hui, nous avons passé, du moins notre staff, trois heures de coups de fil et, finalement, la mauvaise surprise quant à la nécessité d’un permis s’est réglée à la pakistanaise : un brin d’intimidation, un zest de pleurnichement et… on passe en force... Nous partons donc pour cinq jours à Koksil, juste avant la frontière chinoise. De là, on devrait pouvoir skier des sommets avoisinants les 6000m en chaussant le long de la Karakoram Highway. Super plan en perspective.

Ici, à Karimabad, le temps est au gris depuis cinq jours, mais il y a peu de précipitations. Nous espérons trouver un ciel plus dégagé en montant vers le Nord. On est bien reposé, on a bien profité de ces quelques jours de répit. Christian et Mlle Tiffany sont maintenant acclimatés et prêts à franchir la barre des 5000m. Nous allons donc poursuivre notre périple à quatre sans compter le cook Ali qui, bien évidemment, est toujours de la partie. To be continued... le 31mai.

La bise

Caroline et Yannick

samedi 19 mai 2007

hunza: des images \o/


Mirshikar, petit flash back


photo pasu camp 2 5900m


yann qui fait la trace au fond le Pasu Peak


cherchez yann il est au sommet 7250m le petit point rouge

celle la elle est specialement pour 18 (ndlr)


tant que je gagne je joue


a la montee, lors de l ascension du Mirshikar


lors de la descente, pente extreme pour un paysage d enfer (arriere plan le Rakaposhi)


estocade sur le 2eme sommet 5600m en face camp base Pasu


dejeuner au camp de base du Pasu 4100m avec Ali notre cook

''Caroline et Yannick sont de retour à Karimabad pour goûter repos et douceur de la vallée. Ils nous ont envoyé cet email et des photos de leurs trois semaines de montagne avec trois sommets à la clef : ''

Après 12 jours au Passu Peak,du 5 au 17, nous voilà redescendus dans la vallée. Le but a été atteint, trois ascensions dans un style super léger et à vue (découverte de l’itinéraire de montée et de descente, pas de coup d’essai). Trois semaines, c’est court, mais ça c’est goupillé comme ça, en harmonie avec le grand beau temps. L’ascension du Passu a commencé le 10 mai, nous étions partis avec trois jours de vivres, dans l’optique d’une reconnaissance et d’une acclimatation. Mais dès le deuxième jour, notre routeur météo nous a annoncé une dégradation qui arrivait d’ici quatre jours. Le dilemme a donc été le suivant : soit terminer l’acclimatation, redescendre et attendre une autre période de beau, soit faire une halte, là où nous étions, à 5900 mètres, prendre un jour de repos, et tenter le sommet dans la foulée. Et si nous décidions de tenter le sommet, un nouveau problème se dressait : le manque de nourriture. Nous avons finalement décidé de tenter le coup et sommes partis à 5h30 du mat pour remonter le long - et désespérément plat - glacier du Passu. L’altitude a commencé à nous ralentir vers 6700. On s’est alors arrêté pour un maigre pique-nique : une boîte de sardine et une barre de chocolat. Le temps était sublime, on s’est reposé une demi-heure. Une fois reparti, l’espace entre nous a commencé à s’accentuer et Caroline a préféré s’arrêter à 7000m, ce qui était déjà un sacré morceau. Grand bravo ! Quant à moi, j’ai quitté les skis pour finir le triangle sommital en crampons. Vu le peu de globules rouges emmagasinés et le manque de bouffe, ça a été assez dur : souffle court et cadence minimum. Néanmoins, une heure plus tard, j’ai atteint le sommet du Passu. Quel bonheur et quelle vue ! Je suis resté environ un quart d’heure. J’ai fait quelques photos et je suis descendu rejoindre Caro qui m’attendait skis aux pieds. À vrai dire je m’inquiétais un peu de son état physique et psychologique après sa première incursion à 7000. Mais tout allait bien.

Deux heures plus tard nous étions de retour à notre tente à 5900 mètres. Nous avons partagé une minute soupe et bus quelques gorgées d’eau sucrée. Et comme la veille, nous avons dormi tiraillé par la faim. Le lendemain, il nous fallait encore redescendre 1700m de ski plus bas, pour rejoindre notre cook Ali au camp de base. On a opté pour la rive droite du glacier qui nous paraissait skiable et qui raccourcissait bien le retour par rapport à la rive gauche, qui nous contraignait à déchausser et tout le tintouin... S’aventurer ainsi à vue a quelque chose d’angoissant. On se demande, en glissant à 50km/h dans une direction inconnue, si notre plan va fonctionner. C’est là qu’interviennent toute la confiance et la détermination. Nous savions que c’était possible et nous avions vu juste : à dix heures nous franchissions la dernière rimaye et, quelques minutes plus tard, on rejoignait Ali qui nous attendait chargé de poulet rôti, de sodas et de frites... Quel délice après cette diète ! Quel moment de plénitude, assis sur le glacier, heureux d’être de retour en admirant, un bout de poulet en travers de la bouche, ces magnificences partout autour de nous.

À Karimabad nous avons retrouver Christian (Trommsdorf) et une amie, nous ne savons pas encore si nous allons faire des trucs ensemble tout de suite. On doit de toute façon partir avec Vivi (Viviane Seigneur) et Christian au camp de base du Pumarikish début juin, pour le tenter à nouveau (échec en 2003) donc d’ici là on va continuer la peau de phoque. Nous prenons quelques jours de repos avant de repartir. Cette fois ci, nous sommes acclimatés, seule interrogation : la météo sera-elle au rendez-vous ?

Voilà ,voilà, prochain départ prévu dans quelques jours.

Caroline et Yannick

dimanche 13 mai 2007

le Passu

Yannick au sommet du Passu Peak !

Coup de fil ce matin à 11h04, Yannick arrive au sommet du Passu et nous appelle pour qu’on l’accompagne pendant ses derniers pas jusqu’à 7284 mètres. Caroline a callé sur les 200 derniers mètres, épuisée après 1000 mètres de dénivelé à plus de 6000 mètres.

“Caroline est restée à 7000 mètres. Elle est montée de 5900 à c’est 7000 alors qu’on n’était pas bien acclimaté, c’est un exploit ! Elle était explosée, et moi aussi d’ailleurs je suis bien explosé. Voilà, je marche sur le sommet. C’est monstre beau ! Il y a des 7100 et là des 7800 et là une autre tripotée de 7000, c’est hallucinant ! Là, je crois que c’est le K2 au fond. Whaou ! C’est incroyable. Les conditions sont optimum et il fallait qu’on tente quelque chose. Mais surtout on n’était pas assez acclimaté. On n’avait passé que deux nuits à 5900 et il fallait y aller. On avait encore du beau aujourd’hui, mais après le temps risquait de changer et cela aurait repoussé la tentative d’au moins 10 jours. Je suis hyper content d’être monté, c’est génial. La veille, on avait fait la trace jusqu’à 6300 mètres dans 30 cm de fraîche. Aujourd’hui on a pu monter à peau jusqu’à 7000 mètres et puis Caro a préféré me laisser partir tout seul pour les 200 derniers mètres à pied. Putain je me gèle les doigts. Bon je vais y aller. Il y a Caro qui est toute petite sur le glacier là-bas en bas. Je vais pas la laisser seule trop longtemps. Je vais la rejoindre. C’est cool de vous entendre. Bon, on rappellera, salut tout le monde !”

jeudi 10 mai 2007

Dernière liaison satellite avec le couple chamoniard – Mardi 8 mai

Nous avons établi notre camp de base au pied du Passu Peak et nous continuons notre acclimatation sur les sommets alentour. Dimanche, nous avons skié un 5500 : nous sommes montés à peau de phoque jusqu’à environ 5200 mètres pour finir dans 300 mètres de rochers pas facile du tout. La descente était bonne, pas trop raide (30 - 40 degrés de moyenne), dans une neige plutôt agréable à skier. Le problème c’est qu’au bout de notre couloir, il a fallu traverser le glacier de Passu pour regagner notre camp de base. Là, c’était vraiment galère. Le glacier est super sec et c’est devenu un chao indescriptible de crevasses et de lames de glaces. Je ne sais pas combien de crevasses on a été obligé de sauter, mais c’était la folie. On a mis environ 3 heures pour traverser. Il y avait de l’ambiance !

Du coût, on se repose un peu au camp de base avec notre cook, Ali. Finalement on a préféré avoir quelqu’un pour nous faire la cuisine et ce n’était pas une mauvaise idée. Il est sympa, nous prépare de la bonne bouffe, et puis il chante et il joue de la flûte. C’est agréable de l’avoir à nos côtés. On est bien installé et on peut observer à loisir notre objectif, le Passu Peak. L’itinéraire de montée s’avère compliqué car il y a une grosse barrière de séracs à contourner et puis des risques de chutes de pierre et tutti quanti. Donc on est vigilant, on étudie la face. Nous comptons attaquer d’ici une vingtaine de jours et, en attendant, on se concentre sur l’acclimatation. On va se refaire quelques sommets du coin en essayant d’éviter de traverser ce diable de glacier. Pour l’instant on a plutôt de la chance avec le temps, la météo est clémente par rapport à ce que l’on a l’habitude de voir au Pakistan. Espérons que ça dure. Et puis il y a plein de neige, tous les versants nord sont bien plâtrés, c’est super.

Voilà, voilà, prochaines nouvelles dans une semaine. On a appris pour Sarko, ça fait mal. La bise à tous.

Yannick et Caro

samedi 5 mai 2007

Mirshikar Peak

Le temps est magnifique et nous en avons profité pour skier une face nord sur un sommet à 5486 mètres. J’avais repéré cet itinéraire depuis la KKH, dans le bus qui nous menait de Gilgit à Karimabad. Après 25 heures de voyage, nous étions passablement vaseux et c’est dans cet état léthargique, un œil à demi ouvert, que j’ai remarqué cette superbe montagne. Nous étions cependant trop fatigué pour vraiment réfléchir et ce n’est que le lendemain, les idées plus claires, que nous avons décidé de nous rendre vers ce qui s’avérait être le Mirshikar Peak.

Le trip nous a prit deux jours. Nous sommes parti de 4100 mètres et avons entamé l’ascension d’un couloir de 600 mètres qui nous a mené à une arrête de neige parsemée de quelques longueurs de mixtes scabreuses. Une fois sortis de ce passage délicat, nous avons pu chausser les skis à 4900 mètres pour rejoindre le glacier suspendu. Après un bivouac, nous sommes partis à 5 heures du matin pour une superbe ascension à peau de phoque jusqu’à l’arrête sommitale que nous avons atteint à 13 heures. Une fois là-haut, que dire du panorama si ce n’est que se ne sont pas de 4000 qui nous entouraient, mais des 7000 + ! Le gigantisme du Karakoram nous a saisit de plein fouet. Cependant, il nous restait à descendre et, comme nous faisons toujours au plus simple, nous avions prévu de redescendre par un autre itinéraire, le versant nord, sur 1500 mètres de face. Le tout « à vue », cela va de soit. Bref, c’était un peu stressant de chercher l’accès du couloir versant nord. Nous avons fini par dénicher un passage dans une pente à 55 degrés dans lequel nous avons préféré poser une corde pour négocier les premiers 50 mètres – on ne s’appelle pas tous Anselme Baud. Après ce rappel, c’est encore « à vue » et sur une pente à 50 degrés que nous avons entamé la descente de ce couloir magnifique : 1250 mètres entre 40 et 50 degrés sur une pente très large, de quoi faire rêver tous les freeriders ! Ce n’est qu’aux alentours de 5 heures de l’après-midi que nous avons rejoint un alpage à 3000 mètres pour retrouver un chauffeur et sa jeep qui nous attendaient.

Voilà un premier mets de choix et nous sommes d’autant plus ravis que nous avons laissé la montagne telle qu’elle était avant notre venue. Le style alpin a l’avantage de respecter une éthique : laisser le moins de trace possible de notre passage. Cela nous rend d’autant plus heureux que tout reposait sur NOUS. Il est maintenant temps de penser à notre prochain objectif : le Pasu Peak (7478 mètres). Nous y partons directement avec un peu d’avance sur notre acclimatation, donc tout va pour le mieux. Prochaines nouvelles aux alentours du 8 mai (les élections seront passées et j’espère bien que Sarko se sera fait éjecté).

On vous embrasse.

Yannick et Caro.

vendredi 27 avril 2007

Hunza





Yannick et Caroline, respectivement guide de haute montagne et monitrice de ski, ont passé leur saison chamoniarde à organiser ce voyage au nord du Pakistan, plus particulièrement dans le massif du Karakoram, région frontalière entre le Pakistan, l’Inde et la Chine. Il s’agit de la quatrième expédition de Yannick au Pakistan. Pour Caroline, qui a plusieurs expéditions en Himalaya à son actif, c’est la découverte de ce massif de 500 kilomètres qui abrite 5 des 14 sommets de plus de 8000 mètres, dont le fameux K2, deuxième sommet du monde (8611 mètres). Leur objectif est de skier le Pasu Peak à 7280 mètres d’altitude, un très beau défi pour cet alpiniste et cette skieuse d’exceptions.

Yannick et Caroline sont partis de Paris le 28 avril à destination d’Islamabad. Ils devaient ensuite se rendre à Gilgit, capitale du nord du Pakistan, soit par avion si la météo était clémente, soit en bus, à travers la fameuse route de la Karakoram Highway (KKH) qui relie la Chine au Pakistan. À partir de Gilgit, il leur fallait emprunter un bus jusqu’à Karimabad, capitale de la région d’Hunza et point de départ des expéditions vers les vallées glaciaires de cette partie du Karakoram. Nous voilà donc à J+4, Yannick et Caroline sont certainement installés dans une petite guest house à siroter un thé ou une bière chinoise que les tolérants Ismaéliens (courant minoritaire de l’Islam chiite et majoritaires dans cette région) laissent circuler en détournant le regard. Ils doivent établir une liaison satellite le 7 mai prochain, d’ici là, ils auront certainement commencé leur acclimatation aux alentours de Karimabad. La veille de leur départ, ils nous ont envoyé le message suivant :

''Après de longs préparatifs, nous voilà enfin à pied d’œuvre pour décoller de Charles De Gaulle. Pour Caroline et moi c’est enfin le grand saut. Notre plan est le suivant : nous rendre dans la vallée d’Unza et plus particulièrement jusqu’à l’accueillante cité de Karimabad. De là nous préparerons notre départ pour une vallée glaciaire qui se situe à 10 km vers le sud, un coin que nous découvrirons et où nous tenterons de gravir un petit sommet de 6200 mètres qui, nous l’espérons, sera skiable. Ce premier contact avec la montagne devrait durer une semaine et nous permettra de commencer notre acclimatation. Ensuite nous projetons de remonter le glacier de Pasu, environ 10 km au nord de Karimabad afin de rejoindre les pentes de notre objectif principal : le Pasu Peak, 7280 mètres d’altitude. Nous établirons notre camp de base à environ 4000 mètres, à la limite de la neige, à moins que cette dernière, étant donné la météo instable de cette région, ne nous fasse la bonne surprise de descendre plus bas.

Cette ascension devrait nous prendre une vingtaine de jours et nous comptons rejoindre Karimabad aux alentours du 30 mai pour retrouver Christian et Viviane. Nous partirons ensuite tous les quatre pour le glacier d’Hispar où, après 60 km de jeep et deux jours de marche, nous rejoindrons un nouveau camp de base au pied du Pumari Kish (7350 mètres). C’est une montagne magnifique que nous avions tentée en 2003 avec Christian et que nous espérons grimper dans un délai de 20 jours. Quant à la fin du voyage, elle est encore incertaine. Il est possible que nous repoussions notre retour prévu le 28 juin si la fièvre de la grimpe nous invite à rester plus longtemps dans ces hauts lieux. Mais pour le moment, nous sommes à Lyon et il se fait tard, surtout que le TGV nous attend à 6h20. Les prochaines nouvelles arriveront le 7 mai, d’ici-là nous devrions avoir bien entamer notre acclimatation.

On vous embrasse.

Yannick et Caroline.''