Poussières de Normandie



C'est une petite route bordée de champs qui s'en va vers la mer. Si on la suit, on peut marcher en ligne droite jusqu'à l'eau qui, si la mer est haute, peut s'avérer relativement proche. Si au contraire d'aller tout droit, on suit la plage sur la gauche, on arrive à Arromanches, là où les alliés avaient établi leur grand port artificiel en 1944. Alors, à chaque fois que je me trouve là, je me demande quelle allure avait la mer le 6 juin 1944 au matin et si quelqu'un est arrivé à cette intersection sans se douter de rien, content de découvrir la vue qui chaque matin lui faisait du bien avant d'aller au boulot. Et que ça commençait probablement à pleuvoir des obus de partout et que la personne s'est sans doute sauvée très vite. Et que sa déception de ne pouvoir profiter paisiblement du paysage s'est rapidement transformée en ferveur libératrice. Car à cette époque il y a beaucoup de gens qui ont eu une révélation le 6 juin 1944 et qui ont tout à coup détesté ouvertement les allemands. Mais je n'insinuerai pas d'avantage de truc moche étant donné que je ne connais pas cette personne. Je me contenterai de regarder la mer depuis cette intersection en imaginant la gueule que ça pouvait avoir le 6 juin à l'aube et si quelqu'un est passé par là sans se douter de rien.

Commentaires

1. Le lundi 21 juillet 2008, 17:50 par LyyN

superbe, j'adooorrrreeeeeeeeeeee

2. Le mardi 22 juillet 2008, 10:21 par Garance

moi aussi

3. Le jeudi 24 juillet 2008, 10:56 par sosou

et moi aussi

4. Le lundi 22 septembre 2008, 23:30 par fred

et bien moi, cher antoine, qui vient de faire un trompe l'oeil sur un bunker,à la façon des allemands,ça me donne envie de pleurer....c'est du passé.....et tellement present